• 7

    Gnafron Le Gone de la Citadelle d'Hermance a 7 mois aujourd'hui.

    Joyeux anniversaire mon bébé d'amour, malgré le nombre qui devient incalculable des connerries que tu me fais chaque jour ! Forcément, il se prend pour un chinois.

     

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    Parfois il est calme. Parfois.

     

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  • Le matin, quand je ne vais pas me promener dans la montagne (on a repris nos balades), je traîne, un mug isotherme dans une main, un livre dans l'autre, l'appareil autour du cou, dans le jardin du bas. Il s'agit des huit faïsses en dessous du mas. Je n'y ai rien planté, j'ai consacré pour cela deux terrasses au niveau du mas, aux fleurs et particulièrement aux rosiers. Non, en bas, c'est le domaine des murs de pierres et des arbres fruitiers : la plupart de la centaine d'oliviers, les noyers, les grenadiers, les cognassiers, les figuiers, les noisetiers, le plaqueminier, le prunier, le poirier, les pommiers qui font le joie des chiens ... Il y a aussi les micocouliers, les grands cèdres près des tombes, les bambous, les pistachiers térebinthe, les chênes ...

    Ce que j'aime particulièrement, c'est attendre que le soleil passe enfin le sommet de la montagne d'en face : alors, pendant près d'une heure, c'est le grand show de l'astre qui balaie les faïsses, d'abord celles du haut, puis petit à petit, la lumière descend en cascade pour finir enfin par illuminer le ruisseau tout en bas. C'est magique :  les terrasses, non seulement s'allument mais se fardent de teintes vives, là où quelques minutes auparavant s'attardaient des gris tristes. Les Cévennes passent du noir&blanc à la couleur.

     

    Le ruisseau. Il est bien calme le ruisseau .... On annonce des épisodes cévenoles lundi. C'est toujours redoutable. Il faut que je fasse le plein d'eau potable, il y a 3 ans, la route et les canalisations ont explosé (clic ou encore clic), on est resté sans eau et dans l'impossibilité de passer en voiture pour aller en acheter pendant deux jours. Ca a été bien pire en 2002, mais je n'étais pas encore là.

    En attendant, quelques  photos de ce matin.

     

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  • Le matin, quand je ne vais pas me promener dans la montagne (on a repris nos balades), je traîne, un mug isotherme dans une main, un livre dans l'autre, l'appareil autour du cou, dans le jardin du bas. Il s'agit des huit faïsses en dessous du mas. Je n'y ai rien planté, j'ai consacré pour cela deux terrasses au niveau du mas, aux fleurs et particulièrement aux rosiers. Non, en bas, c'est le domaine des murs de pierres et des arbres fruitiers : la plupart de la centaine d'oliviers, les noyers, les grenadiers, les cognassiers, les figuiers, les noisetiers, le plaqueminier, le prunier, le poirier, les pommiers qui font le joie des chiens ... Il y a aussi les micocouliers, les grands cèdres près des tombes, les bambous, les pistachiers térebinthe, les chênes ...

    Ce que j'aime particulièrement, c'est attendre que le soleil passe enfin le sommet de la montagne d'en face : alors, pendant près d'une heure, c'est le grand show de l'astre qui balaie les faïsses, d'abord celles du haut, puis petit à petit, la lumière descend en cascade pour finir enfin par illuminer le ruisseau tout en bas. C'est magique :  les terrasses, non seulement s'allument mais se fardent de teintes vives, là où quelques minutes auparavant s'attardaient des gris tristes. Les Cévennes passent du noir&blanc à la couleur.

     

    Le ruisseau. Il est bien calme le ruisseau .... On annonce des épisodes cévenoles lundi. C'est toujours redoutable. Il faut que je fasse le plein d'eau potable, il y a 3 ans, la route et les canalisations ont explosé (clic ou encore clic), on est resté sans eau et dans l'impossibilité de passer en voiture pour aller en acheter pendant deux jours. Ca a été bien pire en 2002, mais je n'étais pas encore là.

    En attendant, quelques  photos de ce matin.

     

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    18 commentaires
  • Pourquoi s'encombrer ?

    Hein ?

    A quoi ça sert, quatre, quand trois suffisent amplement ?

    On a toujours tendance à se charger de trop ....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Et pour info, les chinois nus sont aussi souvent sur trois pattes que sur quatre, même pour courir. Ce qui est pratique, c'est que la patte en l'air est interchangeable : devant, derrière, à gauche, à droite ! Le vétérinaire m'a expliqué qu'ils se déboîtaient souvent une articulation, et que le temps qu'elle se remette en place, ils économisaient la patte "blessée". Peut-être, ... Mais pour vivre avec eux 24h sur 24, je sais qu'il suffit qu'il y ait un peu d'eau, un terrain un peu difficile (cailloux tranchants ou herbes piquantes) pour qu'ils se mettent sur trois pattes : au moins on n'en mouille que trois, on en garde une au sec, ou on ne se fait mal qu'à trois en en préservant une des agressions. Sont malins ces chinois !

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  • Pourquoi s'encombrer ?

    Hein ?

    A quoi ça sert, quatre, quand trois suffisent amplement ?

    On a toujours tendance à se charger de trop ....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Et pour info, les chinois nus sont aussi souvent sur trois pattes que sur quatre, même pour courir. Ce qui est pratique, c'est que la patte en l'air est interchangeable : devant, derrière, à gauche, à droite ! Le vétérinaire m'a expliqué qu'ils se déboîtaient souvent une articulation, et que le temps qu'elle se remette en place, ils économisaient la patte "blessée". Peut-être, ... Mais pour vivre avec eux 24h sur 24, je sais qu'il suffit qu'il y ait un peu d'eau, un terrain un peu difficile (cailloux tranchants ou herbes piquantes) pour qu'ils se mettent sur trois pattes : au moins on n'en mouille que trois, on en garde une au sec, ou on ne se fait mal qu'à trois en en préservant une des agressions. Sont malins ces chinois !

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  • Dans la gente canine, riche et variée, il y a d'un côté, les chiens et de l'autre côté, un être à part ....

     

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    (voilà ce que je trouve le matin à mon réveil, photo prise avec mon téléphone, d'où la piètre qualité)

     

    Uby de la Citadelle d'Hermance, je cite son nom complet car je tiens à faire de la publicité à son élevage, bien que je pense tout au fond de moi que Puce a choisi un singe comme étalon, a été en chaleurs mi-Août. Il était donc logique qu'elle mette bas ces jours-ci. C'est fait. 

     

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    Début Novembre, couic, elle ne fera plus ses spectaculaires grossesses nerveuses.  C'est les matous de la maison qui vont être tristes !

     

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  • Dans la gente canine, riche et variée, il y a d'un côté, les chiens et de l'autre côté, un être à part ....

     

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    (voilà ce que je trouve le matin à mon réveil, photo prise avec mon téléphone, d'où la piètre qualité)

     

    Uby de la Citadelle d'Hermance, je cite son nom complet car je tiens à faire de la publicité à son élevage, bien que je pense tout au fond de moi que Puce a choisi un singe comme étalon, a été en chaleurs mi-Août. Il était donc logique qu'elle mette bas ces jours-ci. C'est fait. 

     

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    Début Novembre, couic, elle ne fera plus ses spectaculaires grossesses nerveuses.  C'est les matous de la maison qui vont être tristes !

     

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  • ... qui ne sont plus quatre.

    Tous pour un, un pour tous !

     

     

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  • Voilà. Il faut que je m'en débarrasse. Pas du souvenir de cette journée, le souvenir, il est gravé dans ma chair, mais de l'expression de ce souvenir. C'est difficile d'expliquer cette notion. Je fonctionne trop par l'écriture, sur ce blog et bien ailleurs, et du coup, c'est un peu comme si ma vie avait deux faces : le vécu lui-même et de la relation du vécu, que ce soit, principalement, par l' écriture ou par l'oral auprès de personnes choisies. C'est de cette deuxième face qu'il faut que je me débarrasse, en la déposant ici, afin qu'elle cesse de me harceler et que je puisse retrouver un peu de tranquillité, juste avec mon souvenir.
    J'ai conscience que l'article sera morbide. Mais après tout, c'est mon blog …. Je n'oblige personne à le lire. Je tâcherai cependant de rester très factuelle pour ne pas sombrer dans le pathos et les lamentations.

     

    C'était mon anniversaire. Une date que je n'aime pas particulièrement fêter, surtout cette année. Alors pour penser à autre chose, j'ai demandé à Viviane, dans la matinée, de descendre avec moi pour m'aider à prendre des photos, des chiens avec moi, mais aussi des chiens entrain de jouer, courir après une balle, faire les pitres, et pour cela, il en fallait une derrière l'appareil et une qui lançait la balle. Roxanne est descendue avec nous au jardin, spontanément, sans qu'on le lui demande, le pas actif et sûr, le visage détendu, voire rieur quand elle observait Viviane qui courait avec Gnafron ou qui faisait danser Uby.

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    On est restés une heure et demie dans le jardin. Le ciel était un peu couvert, il faisait bon mais pas très chaud, et de toutes façons, dans ce petit pré tout en bas, sous les oliviers, près du ruisseau, le soleil sait se faire discret. Vers midi, je traverse le pré pour sortir les juments. Roxanne me suit jusqu'à la grille. Elle a l'habitude de sortir par là et de remonter avec moi par le grand chemin, plutôt que de remonter par les sentiers caillouteux qui passent de faïsse en faïsse jusqu' au mas, là-haut. Je lui dis de m'attendre, elle se couche. Je décide de laisser les juments en liberté dans la propriété, ce qui fait qu'elles sont sur le grand chemin qui monte. Pas grave, nous remonterons tous par les faïsses, car Roxanne est presque aveugle, et alors qu'elle a fait d'innombrables balades avec moi à cheval, maintenant, elle en a peur, car elle les voit mal et se sent moins rapide pour éviter un écart ou un coup de pied. Je retraverse donc tout le pré pour atteindre le sentier au fond qui permet de passer sur la faïsse supérieure. Je me retourne : Roxanne est restée couchée à la grille. Je l'appelle, elle se lève et je vois son train arrière s'affaisser : elle tombe. Sans m'inquiéter, mettant cela sur le dos de fourmis dans les pattes, je l'appelle à nouveau. Elle se lève et fait les cinquante mètres pour me rejoindre. Arrivée vers moi, elle se recouche, avec un peu le même regard que l'autre jour, vif mais déterminé : non, je n'y vais pas. L'inquiétude me gagne. Je me souviens lui avoir dit « Oh non, ne me fais pas ça, ne me fais pas ça... » Viviane m'a regardée, cherchant un sens à ces mots, et j'ai vu qu'elle commençait à comprendre elle aussi. Je demande à Viviane de la garder, je vais aller mettre les juments dans leur champ et chercher le 4X4 qui est là-haut à la maison, pour remonter Roxanne en voiture. Je rentre aussi tous les autres chiens sur les terrasses closes de la maison afin de pouvoir ouvrir le portail et descendre la voiture.

    Lorsque je redescends avec le 4X4, je la vois toujours couchée au bout du pré que je traverse une nouvelle fois. J'essaie de l'inciter à se lever, elle ne peut pas. Et son regard a perdu sa vivacité : il est opaque, éteint. Son corps est contracté, dur comme de la pierre. Sa respiration devient un râle laborieux. J'essaie de lui ouvrir la bouche, ses machoires sont contractées sur un bout de langue qui sort. J'insiste pour rentrer la langue et j'en profite pour regarder les gencives : bien pâles, le peu de coloration mettant bien du temps à revenir après avoir appliqué un point de pression. Le coeur n'envoie plus assez de sang. Elle vient probablement d'avoir un accident cardiaque. Elle va mourir.

    Viviane a compris.

    Nous nous asseyons par terre à ses côtés, et la longue attente commence, l'attente du dernier souffle qui la libèrera. La veille, je l'avais déjà prise dans mes bras, à cet endroit même, et je lui avais annoncé que je ne la ferais pas opérer et que je l'autorisais à partir quand elle voulait. Je lui avais parlé de tous ses enfants qui l'attendaient : Tiffany, Ufo, Ulk, Appoléon, Tootsie …. Je lui avais dit que Sasha devait s'ennuyer. Je lui avais promis, que dans finalement pas si longtemps, je la rejoindrais aussi et que dans l'intervalle, pas un jour ne passerait sans que je ne pense à elle. Je n'y croyais pas trop à tout ça, pas du tout même, ça me fait toujours un peu sourire ces niaiseries sur le « pont de l'arc en ciel » mais je ne savais pas quoi lui dire d'autre, à par que je l'aimais très fort. Alors, je le lui ai redit, et redit encore.

    Une heure est passée et elle râlait toujours. Peut-être souhaitait-elle que le reste de la meute soit auprès d'elle. Alors, j'ai profité que Viviane soit montée pour aller manger un morceau et je lui ai demandé de libérer les chiens. Ils sont arrivés en trombe, énervés. Ils l'ont sentie, et se sont installés près d'elle. J'ai pris ces photos, avec l'appareil qui était resté dans le jardin, elles ne sont évidemment pas posées.

     

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    Elle ne se décidait toujours pas à partir, alors a commencé la longue série de coups de téléphone pour trouver un véto qui voudrait bien se déplacer. Je ne voulais pas, ne pouvais pas envisager de la charger dans une voiture, lui faire subir un voyage, et la faire piquer loin de chez elle. Elle mourrait à la maison, c'était le dernier cadeau que je lui ferais, un cadeau que je me ferais à moi-même ….

    Sauf que.

    J'ai commencé par mon véto : il était de garde, mais entrain de recoudre une série de chiens de chasse et ne pouvait se déplacer. Je ne peux parler qu'à son assistante qui m'indique un collègue qui se déplace plus facilement.

    Je l'appelle. Il était aussi seul de garde sur son secteur, avec la chasse, il ne pouvait se permettre de quitter sa clinique. Il m'explique gentiment comment transporter dans une couverture un chien de plus de soixante kilos pour le lui emmener. Comme si je ne le savais pas ...

    Et Roxanne râlait mais ne mourrait pas.

    Ma promesse, à elle, à moi-même faiblissait.

    Viviane a soudain une idée : pourquoi ne pas appeler le véto équin. Mais oui. Je le joins sur son portable, il est sur une urgence près de Montpellier. Il me rappellera à son retour à la clinique pour voir si il pourra venir, mais il en doute.

    Une heure plus tard, il rappelle : il vient de rentrer à la clinique, mais il y a un chien (de chasse bien sûr) éventré qui a besoin de chirurgie. Il ne peut pas venir.

    Désespérée, j'appelle Jacky pour qu'il vienne nous aider à transporter Roxanne dans la voiture et mon véto pour lui annoncer notre arrivée. Cette fois-ci, je tombe sur lui, pas sur l'assistante. Je le supplie, lui dis mon désespoir de devoir lui infliger ce dernier supplice d'un voyage en voiture loin de chez elle pour aller chercher la mort, lui rappelle l'importance pour ma meute de pouvoir voir leur chef de meute historique, leur mère, en ce qui concerne Love, morte. Il hésite et finit par me dire que si à17h30 il n'a plus d'arrivées à la clinique, il viendra.

    Je rappelle Jacky pour lui dire que finalement, je n'ai pas besoin de lui. C'est alors qu'il me propose de creuser une tombe quelque part sur la propriété pour Roxanne. Il fait des travaux chez lui en ce moment et a une mini-pelle à sa disposition. Nous choisissons un endroit suffisamment loin du pré où nous sommes, pour que je n'aie pas à voir l'engin au travail, alors que la chienne est toujours vivante. J'ai en tête ces scènes de romans ou de films où des tortionnaires demandent à leurs victimes de creuser leur propre tombe, avant de les abattre. Nous ne voyons rien, mais nous entendons les crissements de la pelle sur le rocher ….

    L'attente se poursuit. A un moment, nous sommes submergés d'espoir et de doute. Elle se lève, nous regarde, comme si elle se demandait où elle était, qui elle était, qui nous étions. Et s'écroule à nouveau. Nous restons à ses côtés, Viviane et moi, Viviane ou moi. Elle a pris un peu de temps pour monter travailler, j'ai pris un quart d'heure pour me rafraîchir, me changer, boire un peu. Boire …. goutte par goutte, on a essayé de la réhydrater, mais elle gardait ses mâchoires trop serrées pour que ce soit vraiment efficace. Parfois, elle repoussait ma main qui caressait sa patte et repliant sa patte sous elle. Alors, je me suis dit que ce contact l'empêchait peut-être de partir, la raccrochant inutilement à ce monde. J'ai fait mes caresses plus légères, plus intermittentes, je me suis levée parfois, puis recouchée sur la couverture où nous l'avions fait rouler en fin d'après-midi, en foetus, contre elle, tout contre elle, mais sans la toucher. Viviane, à mon insu, a pris ces photos que je n'ai découvertes que le lendemain dans l'appareil.

    J'ai hésité à les publier .... mais elles ne sont pas que morbides, elles sont aussi l'expression d'une communion intense, si intense ...

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    17h55. Elle relève la tête, pour la première fois depuis longtemps. Je lui parle, l'embrasse, la caresse, la serre contre moi. Et quelques secondes plus tard, nous entendons la voiture du vétérinaire. Il y a eu des voitures de chasseurs qui sont passées toute la journée, elle n'a pas une fois réagi à leur passage. Elle s'est relevée quand elle a entendu celle du vétérinaire. Sixième sens ? Oui, j'en suis sûre.

     

    Le vétérinaire est entré dans le champ. Roxanne a essayé de se relever. Il l'a auscultée, a confirmé la probabilité d'un accident cardiaque. J'ai hoché la tête. OK, on y va. Gnafron s'est assis derrière elle. Brett s'est couché sur elle, ses deux pattes avant sur ses deux pattes arrière à elle. Les chinois couraient partout autour de nous. Quant à Love, elle s'est éloignée, au plus loin qu'elle le pouvait, près de la grille. Insupportable pour elle de rester près de sa mère en ce moment ? Ce serait sûrement de l'anthropomorphisme de le penser …. Ou alors, il fallait bien, alors que tout le monde était occupé auprès de sa mère, qu'il reste quelqu'un qui monte la garde. Probablement un mélange des deux.

     

    J'avais espéré qu'elle soit aussi inconsciente qu'elle l'a été toute la journée au moment de la piqûre, mais non, elle avait relevé sa tête et j'ai même senti une légère résistance de sa part. Peut-être tout simplement un réflexe aux odeurs canines étrangères que le véto apportait avec lui. Peut-être. Ou pas.

     

    J'ai pris sa tête sur mes genoux, Viviane s'est assise derrière elle et lui caressait le dos. J'ai saisi la main de Viviane dans la mienne et je l'ai serrée très fort.

     

    Il a bien fallu gérer la suite. J'ai raccompagné le vétérinaire et appelé Jacky pour qu'il vienne, avec Momo, un ami. J'ai remercié le vétérinaire, je lui ai dit que c'était mon anniversaire, et qu'en venant à la maison, il m'avait fait le plus beau cadeau qu'on puisse me faire. Puis je suis entrée dans le garage à foin, dans l'esprit de nourrir les juments, afin qu'elles ne s'excitent pas trop au moment de l'ensevelissement, tout près de leur paddock, et là seule, loin de tous, j'ai hurlé, hurlé comme un loup, ma peine, mon désespoir, ma douleur.

     

    J'ai dû remonter les chiens pour laisser Momo et Jacky travailler. Quand je suis redescendue, ils avaient traîné le corps sur la centaine de mètres entre le pré, là où elle est morte, et la tombe. Aujourd'hui encore, plus que la terre fraîchement retournée, ce qui me fait mal, quand je suis dans les parages, c'est ces traces sur le sol, ces traces de ce corps qu'on a traîné. Ma mémère … Tu étais trop lourde pour qu'on te porte et de toutes façons, tu ne sentais plus rien …. mais quand même, on t'a traînée comme … comme …. Il pleuvra bientôt, les traces disparaîtront.

     

    De loin, j'ai regardé quand ils l'ont déposé au fond du très profond trou, et ébêtée, secouée par les sanglots, j'ai suivi le travail de la pelle qui recouvrait le corps de la chienne de ma vie. La chienne qui est morte le jour où je suis née. Ce jour-là, je suis un peu morte avec elle. Mais ce jour-là, elle est entrée éternellement en moi.

     

    Nous sommes liées elle et moi, à la vie, à la mort.

     

    En novembre, sur cette bande de terre, on plantera un mimosa, on n'en a pas sur la propriété. On le prendra grand, avec un peu de chance il fleurira au printemps.

     

    *********************

     

    Avec Laurent, depuis plusieurs mois déjà, rien n'allait plus : de conflit en conflit, d'agressions verbales en répliques, nous étions au bord de la rupture, il avait d'ailleurs choisi de ne pas venir ce week end.

    Le soir, dans mon lit, abrutie de fatigue mais incapable de dormir, j'ai entendu mon téléphone sonner. Un SMS.

     

    « Je suis vraiment triste, et surtout triste pour toi. Je suis désolé de pas avoir été là aussi. Bonne nuit. Je t'aime. »

     

    J'ai pleuré encore. Mais ce n'était pas pareil.

     

    Merci Roxanne. Merci ma toutoune d'amour, mon gros boudin tout pourri, ma mémère, ma râleuse.

    Merci ma chienne.

     

     

     


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