• Quelques saynettes de folie ordinaire.

    Acte 1 : Ce matin, je vaque, l'esprit ailleurs à mes occupations ménagères. J'essaie d'organiser ma matinée, les courses, le récupérage des enfants à leur lycée respectif, tout en débarrassant la table du petit déjeuner et en remplissant le lave-vaisselle. Celui-ci s'avérant plein, je mets une pastille de lavage et pousse le panier du bas. Je sens une légère résistance, mais n'écoutant que mon habituelle et néanmoins légendaire délicatesse (on m'appelait bulldozer quand j'étais petite), je ne cherche pas à comprendre et pousse un peu plus fort, tout en commençant à relever la porte pour la fermer. C'est alors que monte des entrailes du lave-vaisselle un hurlement que si je l'avais enregistré, à l'heure qu'il est, je ne serais pas entrain de t'écrire mais d'essayer de le vendre à des studios hollywoodiens pour m'assurer une retraite confortable .... monte , donc, un hurlement apocalyptique immédiatement suivi d'une  chose noire qui jaillit par les quelques centimètres qui demeuraient ouverts avant la fermeture définitive de la machine ....

    Trybis, avec ses habitudes à la mords-moi-le-noeud, a eu chaud. Elle était derrière le panier inférieur ouvert, sûrement occupée à lécher un reste de sauce ou de jus. C'est vrai qu'ils sont mal nourris les chats ici ....
    Pour un peu, je la récupérais comme ça !


    (Ci-dessus, c'est Charbon, mon beau matou blanc, le papa de Bergamote, dans ma maison d'avant : il n'a pas fait le déménagement, car de lui même il avait élu domicile chez des voisins, et nous n'avons pas eu le coeur de le forcer à nous accompagner)

    Acte 2 : Uby est en chaleur. Son fils Baker ne la voit plus depuis trois jours car ils sont systématiquement séparés (vieux souvenir d'une saillie sauvage il y a deux ans, en deux temps trois mouvements, sans que j'aie eu le temps de faire ouf, ça baise comme des lapins, les Chinois !) Mais Baker est très chaud.  Alors Baker a décidé de saillir Grisou le vieux chat de 12 ans. Or, pour mieux comprendre l'étrangeté de la situation, il faut savoir que Baker A HORREUR DES CHATS ! Tous mes chiens adorent leurs chats, sauf Baker. A sa décharge, il a été souvent confondu, par les dits-chats avec une souris géante et a subi un certain nombre d'attaques félines perfides.



















    (Regarde tu ne trouves pas qu'il ressemble effectivement à une souris géante?)

    Depuis, il leur voue une rancune aussi tenace que profonde. Alors voir Baker courir après Grisou pour le saillir, il y a de quoi être surpris. Quant à Grisou, débarrassé de ses attributs virils depuis quelques années, il ne s'en est pas plus offusqué que ça, pensant probablement, qu'entre ça ou rien, ma foi, finalement ....



    Acte 3 : le mas est pourvu de deux terrasses haut perchées, entourées d'un muret de 40 centimètres de large où, à mon grand désespoir, aiment  se poster mes Chinois.


    Lapin et Bobo sont tous deux tombés une fois et la chute fait 5 mètres tout de même.

    Ce qui me désole le plus, c'est qu'alors que les léos se contentent de mettre leurs pattes avant sur le muret, pour m'accueillir par exemple, ou observer ce qui se passe, Love, elle, monte en entier sur le muret. Je la gronde, mais rien n'y fait. Elle ne peut s'en empêcher. Hier à midi, je pars à l'école, et comme à l'accoutumée, compte les chiens avant de fermer le portail des escaliers, celui qui les confine sur les faïsses du mas où sont entre autres les deux terrasses. Je suis plus tranquille de les savoir dans un espace hermétiquement clos, bien que restreint, quand je ne suis pas là.
    Au retour, vers 5 heures, quelle n'a pas été notre surprise, à Viviane et à moi, de voir Love couchée en bas, en contre-bas de la terrasse. Elle était toute penaude, comme un chien qui n'est pas tranquille, ou qui a mal. Je l'appelle et elle vient vers moi en boîtillant, mais à peine .... Force nous a été de conclure que U Love Me  du Vallon des Infernets, chienne Léonberg de 6 ans et 60 kilos vient à son tour de rentrer dans le Club restreint mais qui s'ouvre de plus en plus de ceux qui ont fait le Salto de la Muerte et qui ont survécu .... et qui vont parfaitement bien ! Ce matin elle ne boîte plus du tout, a mangé sa viande et ses os comme un chancre et continue à se tortiller de joie au moindre de mes battements de cils ! Il est vrai que dans ses courses quasi quotidiennes après les sangliers, il a dû lui arriver plus d'une fois de sauter des murs presqu'aussi hauts.


    Allez, on s'arrête là pour aujourd'hui. Ca suffit comme ça ! Ils me fatiguent tous.


                                                                                                                                  See you later alligator

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  • Quelques saynettes de folie ordinaire.

    Acte 1 : Ce matin, je vaque, l'esprit ailleurs à mes occupations ménagères. J'essaie d'organiser ma matinée, les courses, le récupérage des enfants à leur lycée respectif, tout en débarrassant la table du petit déjeuner et en remplissant le lave-vaisselle. Celui-ci s'avérant plein, je mets une pastille de lavage et pousse le panier du bas. Je sens une légère résistance, mais n'écoutant que mon habituelle et néanmoins légendaire délicatesse (on m'appelait bulldozer quand j'étais petite), je ne cherche pas à comprendre et pousse un peu plus fort, tout en commençant à relever la porte pour la fermer. C'est alors que monte des entrailes du lave-vaisselle un hurlement que si je l'avais enregistré, à l'heure qu'il est, je ne serais pas entrain de t'écrire mais d'essayer de le vendre à des studios hollywoodiens pour m'assurer une retraite confortable .... monte , donc, un hurlement apocalyptique immédiatement suivi d'une  chose noire qui jaillit par les quelques centimètres qui demeuraient ouverts avant la fermeture définitive de la machine ....

    Trybis, avec ses habitudes à la mords-moi-le-noeud, a eu chaud. Elle était derrière le panier inférieur ouvert, sûrement occupée à lécher un reste de sauce ou de jus. C'est vrai qu'ils sont mal nourris les chats ici ....
    Pour un peu, je la récupérais comme ça !


    (Ci-dessus, c'est Charbon, mon beau matou blanc, le papa de Bergamote, dans ma maison d'avant : il n'a pas fait le déménagement, car de lui même il avait élu domicile chez des voisins, et nous n'avons pas eu le coeur de le forcer à nous accompagner)

    Acte 2 : Uby est en chaleur. Son fils Baker ne la voit plus depuis trois jours car ils sont systématiquement séparés (vieux souvenir d'une saillie sauvage il y a deux ans, en deux temps trois mouvements, sans que j'aie eu le temps de faire ouf, ça baise comme des lapins, les Chinois !) Mais Baker est très chaud.  Alors Baker a décidé de saillir Grisou le vieux chat de 12 ans. Or, pour mieux comprendre l'étrangeté de la situation, il faut savoir que Baker A HORREUR DES CHATS ! Tous mes chiens adorent leurs chats, sauf Baker. A sa décharge, il a été souvent confondu, par les dits-chats avec une souris géante et a subi un certain nombre d'attaques félines perfides.



















    (Regarde tu ne trouves pas qu'il ressemble effectivement à une souris géante?)

    Depuis, il leur voue une rancune aussi tenace que profonde. Alors voir Baker courir après Grisou pour le saillir, il y a de quoi être surpris. Quant à Grisou, débarrassé de ses attributs virils depuis quelques années, il ne s'en est pas plus offusqué que ça, pensant probablement, qu'entre ça ou rien, ma foi, finalement ....



    Acte 3 : le mas est pourvu de deux terrasses haut perchées, entourées d'un muret de 40 centimètres de large où, à mon grand désespoir, aiment  se poster mes Chinois.


    Lapin et Bobo sont tous deux tombés une fois et la chute fait 5 mètres tout de même.

    Ce qui me désole le plus, c'est qu'alors que les léos se contentent de mettre leurs pattes avant sur le muret, pour m'accueillir par exemple, ou observer ce qui se passe, Love, elle, monte en entier sur le muret. Je la gronde, mais rien n'y fait. Elle ne peut s'en empêcher. Hier à midi, je pars à l'école, et comme à l'accoutumée, compte les chiens avant de fermer le portail des escaliers, celui qui les confine sur les faïsses du mas où sont entre autres les deux terrasses. Je suis plus tranquille de les savoir dans un espace hermétiquement clos, bien que restreint, quand je ne suis pas là.
    Au retour, vers 5 heures, quelle n'a pas été notre surprise, à Viviane et à moi, de voir Love couchée en bas, en contre-bas de la terrasse. Elle était toute penaude, comme un chien qui n'est pas tranquille, ou qui a mal. Je l'appelle et elle vient vers moi en boîtillant, mais à peine .... Force nous a été de conclure que U Love Me  du Vallon des Infernets, chienne Léonberg de 6 ans et 60 kilos vient à son tour de rentrer dans le Club restreint mais qui s'ouvre de plus en plus de ceux qui ont fait le Salto de la Muerte et qui ont survécu .... et qui vont parfaitement bien ! Ce matin elle ne boîte plus du tout, a mangé sa viande et ses os comme un chancre et continue à se tortiller de joie au moindre de mes battements de cils ! Il est vrai que dans ses courses quasi quotidiennes après les sangliers, il a dû lui arriver plus d'une fois de sauter des murs presqu'aussi hauts.


    Allez, on s'arrête là pour aujourd'hui. Ca suffit comme ça ! Ils me fatiguent tous.


                                                                                                                                  See you later alligator

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  • Dans mon jardin, en ce moment, il y a des vendangeuses, ou crocus d'automne ....
    Mais pas que !



                                                                             See you later alligator

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  • Dans mon jardin, en ce moment, il y a des vendangeuses, ou crocus d'automne ....
    Mais pas que !



                                                                             See you later alligator

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  •  

    Moi qui ne cuisine jamais ou presque, j'ai sorti tout l'attirail pour une préparation des plus spéciales. Regarde!


    Le chaudron à confiture, de l'huile, des carottes, de la compote de pommes, du son de blé ….

    Drôle de confiture, me diras-tu. Et tu auras raison.

    En fait de confiture, il s'agissait d'un « barbotage » pour l'Autrichienne qui s'est payé le luxe d'une colique carabinée. Comme chaque cavalier-propriétaire le sait, la colique du cheval est la cause de bien des décès, c'est une pathologie gravissime qu'il faut traiter vite et bien pour tenter de sauver le cheval. L'intestin du cheval fait trente mètres de long, mais son estomac est tout petit. De plus, il ne possède pas le réflexe de vomissement, ce qui rend son système digestif très compliqué à gérer. C'est la raison pour laquelle il faut nourrir les chevaux au moins trois fois par jour, lorsqu'ils ne sont pas au pré, et c'est la raison pour laquelle je m'emmerde la vie, tôt le matin, tard le soir et tous les midis (car mes prés ne sont pas suffisants) pour donner à manger aux donzelles.

    Les coliques proviennent soit d'un bouleversement alimentaire, soit d'un stress. Les vers peuvent aussi contribuer à irriter un intestin.
    Bref pour la faire courte, voici l'histoire.


    Lundi soir, Laurent, retenu à la maison par une coqueluche, rentre les juments de leur pré, car je savais que je serai retardée à l'école. Il s'étonne de trouver Sissy allongée, mais bon, il n'en fait pas plus cas que ça. Le soir quand je descends leur donner leur foin, je ne remarque rien d'anormal. En revanche, le lendemain à 6h30, je trouve Sissy couchée dans la boue, sous la clôture électrique, engluée dans la gadoue, tétanisée, tremblante, en état de choc.


    J'appelle, dans l'ordre, la véto et Françoise, mais je n'ai que des répondeurs. Je retrouve au bout de quelques minutes mes esprits, fais l'hypothèse de la colique et me souviens qu'il me reste peut-être de la Calmagine et des seringues, là-haut. Je fonce au mas, trouve la Calmagine (un antispasmodique et anti-douleur), déniche une seringue et des trocarts (le gros gros modèle d'aiguille, celui que je garde en réserve pour une éventuelle torsion des chiens pour percer l'estomac en cas de dilatation, bref trop gros pour ce que je veux faire, mais tant pis, je ne l'enfoncerai pas jusqu'au bout). J'attrape du coton et la bouteille d'alcool et je fonce en bas. J'appelle Laurent pour qu'il vienne me donner un coup de main pour tenir Sissy si elle se débat. Je ne lui ai jamais fait de piqûre, je ne sais pas comment elle va réagir.


    En bas, Sissy est allongée, mais pas complètement, elle est sur son ventre, par sur un flanc. Je désinfecte un coin d'encolure, tapote, pince pour préparer à la piqûre et plante le trocart en veillant à ce qu'il ne s'enfonce pas complètement. La seringue pleine était en attente et heureusement – tu vas voir pourquoi – pas encore arrimée à l'aiguille. Sissy sursaute et tombe ….. sur le côté de l'aiguille qui s'est enfoncée jusqu'à la garde. Laurent commence à vaciller et tombe quasiment dans les pommes. Sissy se relève, je retire l'aiguille, le sang pisse. Je désinfecte le tout et recommence l'opération deux fois, car il y avait trop de produit à injecter pour le faire en un seul endroit. Je m'occupe de Laurent qui retrouve ses esprits et qui remonte. Et moi je reste en bas, en surveillance.

    Au bout de 20 minutes, Sissy se relève et tente de manger le foin de Caramel.
    Je lui fais le massage qui permet de faciliter le transit. Je suis rassurée d'entendre à l'auscultation qu'il y a du transit. Au moins ce n'est pas une colique avec obstruction complète, car là il faut fouiller l'intestin manuellement pour retirer le crottin, et je ne m'en sens pas capable.

    La véto finit par rappeler. Elle me dit que ça ne sert à rien qu'elle vienne  car j'ai fait ce qu'il fallait. Il faut juste que Sissy ne mange pas. Je retire le foin et continue la massage. Elle évacue trois crottins durs et secs …. on n'était pas loin de l'obstruction ! Ça me rassure.

    Je remonte dormir deux heures, car, manque de bol, c'était un jour de migraine intense pour moi, et là je ne tenais plus debout.
     
    Je passe l'après-midi à surveiller le moindre de ses crottins. Je me torture car de toutes évidence elle a faim et chaque fois qu'elle mange, même une poignée de foin, après, elle se couche et se tord de douleur.


    Je rappelle la véto qui me dit de lui faire un barbotage et de refaire une injection (deux en fait toujours à cause de la quantité de produit). Je lui fais ses piqûres et la laisse pour la nuit sans rien à manger, car je n'ai pas de quoi lui préparer le barbotage.


    Dès le lendemain matin, je fonce à la coopé agricole, achète le son, et voilà le résultat !

    Nutritif, apaisant pour les parois intestinales, et bon pour le moral de deux juments affamées !



    Sauf que …. Caramel savait apparemment à quoi elle avait à faire, et elle s'est goinfrée immédiatement. Sissy qui n'a jamais vu que du foin, de l'herbe, des carottes et quelques granulés ou floconnés, s'est trouvée toute bête devant le boulgi-boulga !

    Y a fallu qu'on commence avec la cuillère en bois, comme un bébé !



    Pendant ce temps là, l'autre aspirait bruyamment le contenu de sa gamelle. Mets le son, tu vas voir, ça vaut son pesant d'avoine.



    Sissy a fini par comprendre et a apprécié. Une assiette vide en est la preuve.



    Il a fallu chasser Caramel avec la cuillère qui avait fini la première et qui louchait sur la gamelle de sa voisine. Furieuse elle m'a piqué la cuillère et s'est barrée avec !


    Un p'tit coup pour faire passer tout ça.


    Et la vie reprend son cours …... avec du foin, de l'herbe ….



    Et le mystère est – à priori – élucidé. Sissy n'est pas une coliquarde, comme certains chevaux qui en font une à la moindre mouche qui pète ou au moindre changement de météo. Des orages, ici, on a ce qu'il y a de plus violent en France. J'ai vu Sissy, pendant que je la surveillais mercredi, regarder une horde de sangliers passer à quelques dizaines de mètres, sans bouger une oreille. Elle est habituée aux chasseurs. Alors pourquoi ? L'hypothèse du stress me laissant sceptique, il restait celle du choc alimentaire. Et choc alimentaire il y a eu : dans le champ où Laurent l'a retrouvée couchée, lundi soir, il y a trois ou quatre cognassiers et pommiers. Il n'y a plus une pomme ou un coing sur les arbres !!!!! Pourquoi Caramel y a-t-elle échappée ? Parce que Sissy est plus grande et elle a réussi à cueillir plus de fruits que la ponette !


    Où il est dit, donc, que la gourmandise est un vilain défaut … qui a failli coûter la vie de Sissy.


    Elle semble avoir tout oublié. Moi pas. Je suis encore sous le choc de ces deux journées d'angoisse.

                                                                                                                                                                         See you later alligator

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    Moi qui ne cuisine jamais ou presque, j'ai sorti tout l'attirail pour une préparation des plus spéciales. Regarde!


    Le chaudron à confiture, de l'huile, des carottes, de la compote de pommes, du son de blé ….

    Drôle de confiture, me diras-tu. Et tu auras raison.

    En fait de confiture, il s'agissait d'un « barbotage » pour l'Autrichienne qui s'est payé le luxe d'une colique carabinée. Comme chaque cavalier-propriétaire le sait, la colique du cheval est la cause de bien des décès, c'est une pathologie gravissime qu'il faut traiter vite et bien pour tenter de sauver le cheval. L'intestin du cheval fait trente mètres de long, mais son estomac est tout petit. De plus, il ne possède pas le réflexe de vomissement, ce qui rend son système digestif très compliqué à gérer. C'est la raison pour laquelle il faut nourrir les chevaux au moins trois fois par jour, lorsqu'ils ne sont pas au pré, et c'est la raison pour laquelle je m'emmerde la vie, tôt le matin, tard le soir et tous les midis (car mes prés ne sont pas suffisants) pour donner à manger aux donzelles.

    Les coliques proviennent soit d'un bouleversement alimentaire, soit d'un stress. Les vers peuvent aussi contribuer à irriter un intestin.
    Bref pour la faire courte, voici l'histoire.


    Lundi soir, Laurent, retenu à la maison par une coqueluche, rentre les juments de leur pré, car je savais que je serai retardée à l'école. Il s'étonne de trouver Sissy allongée, mais bon, il n'en fait pas plus cas que ça. Le soir quand je descends leur donner leur foin, je ne remarque rien d'anormal. En revanche, le lendemain à 6h30, je trouve Sissy couchée dans la boue, sous la clôture électrique, engluée dans la gadoue, tétanisée, tremblante, en état de choc.


    J'appelle, dans l'ordre, la véto et Françoise, mais je n'ai que des répondeurs. Je retrouve au bout de quelques minutes mes esprits, fais l'hypothèse de la colique et me souviens qu'il me reste peut-être de la Calmagine et des seringues, là-haut. Je fonce au mas, trouve la Calmagine (un antispasmodique et anti-douleur), déniche une seringue et des trocarts (le gros gros modèle d'aiguille, celui que je garde en réserve pour une éventuelle torsion des chiens pour percer l'estomac en cas de dilatation, bref trop gros pour ce que je veux faire, mais tant pis, je ne l'enfoncerai pas jusqu'au bout). J'attrape du coton et la bouteille d'alcool et je fonce en bas. J'appelle Laurent pour qu'il vienne me donner un coup de main pour tenir Sissy si elle se débat. Je ne lui ai jamais fait de piqûre, je ne sais pas comment elle va réagir.


    En bas, Sissy est allongée, mais pas complètement, elle est sur son ventre, par sur un flanc. Je désinfecte un coin d'encolure, tapote, pince pour préparer à la piqûre et plante le trocart en veillant à ce qu'il ne s'enfonce pas complètement. La seringue pleine était en attente et heureusement – tu vas voir pourquoi – pas encore arrimée à l'aiguille. Sissy sursaute et tombe ….. sur le côté de l'aiguille qui s'est enfoncée jusqu'à la garde. Laurent commence à vaciller et tombe quasiment dans les pommes. Sissy se relève, je retire l'aiguille, le sang pisse. Je désinfecte le tout et recommence l'opération deux fois, car il y avait trop de produit à injecter pour le faire en un seul endroit. Je m'occupe de Laurent qui retrouve ses esprits et qui remonte. Et moi je reste en bas, en surveillance.

    Au bout de 20 minutes, Sissy se relève et tente de manger le foin de Caramel.
    Je lui fais le massage qui permet de faciliter le transit. Je suis rassurée d'entendre à l'auscultation qu'il y a du transit. Au moins ce n'est pas une colique avec obstruction complète, car là il faut fouiller l'intestin manuellement pour retirer le crottin, et je ne m'en sens pas capable.

    La véto finit par rappeler. Elle me dit que ça ne sert à rien qu'elle vienne  car j'ai fait ce qu'il fallait. Il faut juste que Sissy ne mange pas. Je retire le foin et continue la massage. Elle évacue trois crottins durs et secs …. on n'était pas loin de l'obstruction ! Ça me rassure.

    Je remonte dormir deux heures, car, manque de bol, c'était un jour de migraine intense pour moi, et là je ne tenais plus debout.
     
    Je passe l'après-midi à surveiller le moindre de ses crottins. Je me torture car de toutes évidence elle a faim et chaque fois qu'elle mange, même une poignée de foin, après, elle se couche et se tord de douleur.


    Je rappelle la véto qui me dit de lui faire un barbotage et de refaire une injection (deux en fait toujours à cause de la quantité de produit). Je lui fais ses piqûres et la laisse pour la nuit sans rien à manger, car je n'ai pas de quoi lui préparer le barbotage.


    Dès le lendemain matin, je fonce à la coopé agricole, achète le son, et voilà le résultat !

    Nutritif, apaisant pour les parois intestinales, et bon pour le moral de deux juments affamées !



    Sauf que …. Caramel savait apparemment à quoi elle avait à faire, et elle s'est goinfrée immédiatement. Sissy qui n'a jamais vu que du foin, de l'herbe, des carottes et quelques granulés ou floconnés, s'est trouvée toute bête devant le boulgi-boulga !

    Y a fallu qu'on commence avec la cuillère en bois, comme un bébé !



    Pendant ce temps là, l'autre aspirait bruyamment le contenu de sa gamelle. Mets le son, tu vas voir, ça vaut son pesant d'avoine.



    Sissy a fini par comprendre et a apprécié. Une assiette vide en est la preuve.



    Il a fallu chasser Caramel avec la cuillère qui avait fini la première et qui louchait sur la gamelle de sa voisine. Furieuse elle m'a piqué la cuillère et s'est barrée avec !


    Un p'tit coup pour faire passer tout ça.


    Et la vie reprend son cours …... avec du foin, de l'herbe ….



    Et le mystère est – à priori – élucidé. Sissy n'est pas une coliquarde, comme certains chevaux qui en font une à la moindre mouche qui pète ou au moindre changement de météo. Des orages, ici, on a ce qu'il y a de plus violent en France. J'ai vu Sissy, pendant que je la surveillais mercredi, regarder une horde de sangliers passer à quelques dizaines de mètres, sans bouger une oreille. Elle est habituée aux chasseurs. Alors pourquoi ? L'hypothèse du stress me laissant sceptique, il restait celle du choc alimentaire. Et choc alimentaire il y a eu : dans le champ où Laurent l'a retrouvée couchée, lundi soir, il y a trois ou quatre cognassiers et pommiers. Il n'y a plus une pomme ou un coing sur les arbres !!!!! Pourquoi Caramel y a-t-elle échappée ? Parce que Sissy est plus grande et elle a réussi à cueillir plus de fruits que la ponette !


    Où il est dit, donc, que la gourmandise est un vilain défaut … qui a failli coûter la vie de Sissy.


    Elle semble avoir tout oublié. Moi pas. Je suis encore sous le choc de ces deux journées d'angoisse.

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  • Bohemian Rhapsody du Vallon des Infernets (dit "Bobo") et sa soeur Black Magic Woman du Vallon des Infernets (dit "Petit Lapin") dans un duo improbable (encore que j'eusse adoré pouvoir entendre chanter Freddy Mercury sur un riff de Carlos Santana) mais plein de tendresse.





                                                                                                                                                                See you later alligator

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  • Bohemian Rhapsody du Vallon des Infernets (dit "Bobo") et sa soeur Black Magic Woman du Vallon des Infernets (dit "Petit Lapin") dans un duo improbable (encore que j'eusse adoré pouvoir entendre chanter Freddy Mercury sur un riff de Carlos Santana) mais plein de tendresse.





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  • C'est une rediffusion : on vous passe ce film tous les six mois sur ce blog. Mais comme je ne m'en lasse pas et que je pense aux nouveaux lecteurs, revoilà le remake de Frankenstein (où comment est vraiment née la Créature), version cévenole. Eloignez les enfants.




                                                                                                                                                                    See you later alligator



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  • C'est une rediffusion : on vous passe ce film tous les six mois sur ce blog. Mais comme je ne m'en lasse pas et que je pense aux nouveaux lecteurs, revoilà le remake de Frankenstein (où comment est vraiment née la Créature), version cévenole. Eloignez les enfants.




                                                                                                                                                                    See you later alligator



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