• Oh ! La vache ....

    Ca avait mal commencé.

    J'avais décidé de partir avec Viviane et les filles explorer un chemin qui longe le Gardon et qui mène au village d'à côté, en aval.

    Mais d'abord, Caramel a refusé de se laisser attraper dans le pré où elle broutait avec Sissy. Laquelle, partagée entre l'envie de suivre Caramel et le devoir de venir avec moi, énervée, partait en coups de cul dans tous les sens.

    Puis, une fois la ponette licolée et attachée à son arbre, l' Autrichienne attachée à l'arbre d'à côté, c'est cette dernière qui a fait le pitre, tirant au renard à chaque attribut que je lui présentait : tapis, peau de mouton, selle, et cassant la ficelle à foin à laquelle était fixée la longe. Quand elle a tout cassé pour la cinquième fois, envoyant promener tapis et selle, la Joëlle, elle s'est énervée. J'ai conduit la bestiole énergiquement (c'est un doux euphémisme) dans le champ où on travaille, et pendant dix minutes, elle a craché ses poumons au galop sur un cercle court avec interdiction de s'arrêter. De retour à l'arbre, j'ai pu la seller et la brider sans problème ... J'y ai juste gagné une belle ampoule à la main et une sacrée suée moi-même.

    Nous voilà parties, Caramel devant. Nous démontons pour traverser la route (Sissy n'est encore pas assez sûre pour ça) et nous en profitons pour les faire brouter deux minutes au bord du Gardon, avant d'attaquer pour de bon le fameux chemin.



    Au moment de remonter, Sissy me fait son cirque habituel au montoir. Compte tenu des spectateurs qui observaient la scène, les pêcheurs, et compte tenu d'une certaine fierté issue de 40 ans d'équitation, je décide de monter quand même, plutôt que de l'arrêter et de recommencer calmement, à la one again, à la cow boy quoi, et je ne trouve pas le deuxième étrier. Caramel avait démarré, Sissy s'élance brutalement pour la rejoindre, moi, en équilibre plus qu'instable sur un seul pied. Ce qui devait arriver arriva : je suis tombée, il fallait bien une première fois sur Sissy et je me suis fait tirer, refusant de lâcher les rênes, sur plusieurs mètres, sous le regard que ma paranoïa habituelle m'oblige à qualifier de goguenanrd des pêcheurs ....

    Nous continuons notre route. Magnifique chemin qui suit le Gardon, au milieu des champs, haies de bambous, hameaux de vieilles pierres ..... jusqu'au champ des vaches. Elles, là :

    Je savais qu'elles étaient là, et j'avais dit à Viviane que quand on arriverait aux vaches, on passerait à pied. Mais j'ai voulu faire ma cake, rassurée par Caramel, qui devant passait en regardant les cornues d'un oeil aussi tranquille que méprisant.  Je me suis dit que Sissy devrait suivre aussi. L'Autrichienne, des vaches, elles n'en avait jamais vu. Elle s'est tout à coup gonflée, tendue, relevée .... une cocotte minute prête à exploser. Et malgré Caramel devant qui bouchait le passage, elle a explosé : au grand galop désordonné, elle est rentrée dans Caramel qui du coup a pris peur aussi, a voulu faire demi-tour, s'est rendu compte que c'était une mauvaise idée, est allée à droite pour s'enfuir par le champ, s'est heurtée aux fils électriques, est partie à gauche, a revu les vaches, s'est précipitée en avant, dans un maëlström de mouvements sacadés et désordonnés qui m'ont secouée comme un pantin. J'ai vu le fil électrique de près, de très près et je me souviens m'être dit, non seulement tu vas t'éclater mais en plus tu vas prendre une châtaigne. Mais Sissy a fini par s'arrêter et je ne suis pas tombée.

    Au retour, à pied, cette fois-ci, je décide qu'il faut décidément dessensibiliser Sissy aux vaches.



    Viviane marchait tranquillement devant. Derrière je ralentis le pas, malgré les mêmes signes d'alerte de Sissy toute gonflée de peur, histoire de lui expliquer par A+B que ces paisibles ruminants, tout cornus qu'ils soient, ne représentaient pas de danger.

    Raté ! Grand galop en avant. J'ai tout lâché. Viviane a eu du mal à retenir Caramel  qui voulait rejoindre Sissy partie, les rênes et la longe à terre, au grand galop sur le chemin. Sissy a fini par s'arrêter, l'antérieur pris dans les rênes. J'ai réussi à la rattraper au moment où elle commençait à tirer pour tout arracher, j'ai pris son pied qu'elle a bien voulu me donner et je l'ai libérée.

    Nous sommes remontées, piteuses, et nous sommes rentrées ....

    Caramel, en rigole encore. Et il me semble aussi apercevoir un sourire sur les lèvres de Sissy ....Quant à moi j'en suis quitte pour une ampoule, deux ongles cassés et quelques courbatures.


    Après je suis allée à pied promener les chiens, là je pars boire l'apéro, bien mérité, chez les voisins, et après je m'écroule.
    Si tu es sage, je te raconterai demain, notre mésaventure avec les chiens de jeudi soir ....
    Comme je dis souvent : avec le rythme que j'ai ici, les Cévennes, soit elles me tuent rapidement, soit je finis centenaire !


                                                                                                                                         See you later alligator

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