Non, je ne vais pas te chanter la chanson de Téléphone, sauf si tu insistes vraiment, auquel cas ça me ferait plaisir.

 

Je vais juste te raconter une jolie petite histoire.

 

Ce matin, je pars faire les courses, après avoir déposé Viviane au lycée. A l'hypermarché d'Alès, quand je vais au rayon viandes, c'est surtout pour les chiens. Le gros de leur viande est acheté directement à l'abattoir, on me donne aussi des carcasses de cochon, mais à l'hyper, je leur achète les abats (coeur, foie, rognons) et quand il y en a, des têtes, pieds et queues de cochon.  Ce matin, il y en avait : je charge donc trois têtes de cochon pour mes gros et deux paquets de queues pour les Chinois et Gnafron.

 

Arrivée à la maison, même si ce n'est pas l'heure du repas, je procède à la distribution. Chacun des gros va s'intaller dans son coin avec sa tête. Gnafron prend sa queue dans sa gueule (hi hi hi) mais n'est pas convaincu : lui aussi veut une tête ! Sauf qu'il n'y en a plus. Il va vers Love, léchouille la tête de cochon qu'elle est entrain de ronger. Je m'attends à ce qu'elle grogne, mais non, elle le laisse faire. Gnafron, avec un petit gémissement plaintif, s'éloigne et va se coucher dans son coin pour s'attaquer à sa queue (hé hé hé). On le sent vraiment dépité. Je ne dis et fais rien : c'est la hiérarchie qui s'impose, quand les gros seront fatigués, il aura la possibilité d'avoir lui aussi un peu de tête, car il est rare qu'ils finissent tout d'un coup.

 

Mais .....

 

Quelques secondes plus tard, je vois Love se lever, la tête dans la gueule. Je suppose qu'elle veut changer de coin pour être plus tranquille. Non. Elle s'approche de Gnafron, dépose la tête à ses côtés et retourne se coucher plus loin !!!!!!!!!!!

 

 

 

 

 

Il est définitivement adopté par Love le petiot !

 

Tellement adopté et protégé que toute à l'heure, la directrice de l'école du village qui avait un truc à me dire mais pas mon téléphone, arrive à la maison (elle n'est jamais venue, les chiens ne la connaissent pas) : elle crie au portail, on ne l'entend pas, elle entre, monte les escaliers et se retrouve sur le porche au milieu d'une orgie de cochon. Les chiens ne la découvrent qu'à ce moment-là. Elle s'est fait proprement attaquer : heureusement, il fait frais aujourd'hui, elle avait un blouson et les dents n'ont pas traversé le cuir mais ont laissé de jolies traces bleuâtres sur son bras ! On ne surprend pas un petit prince qui mange son cochon !

 

Tu comprends pourquoi je ne ferme jamais ma porte à clé !

 

 

 

 

 

See you later alligator