Tu n'auras pas été sans admirer l'allitération en sssssssssss de ce titre.  Et tu vas voir qu'elle est tout à fait à propos.

A midi, je rentrais paisiblement de l'école. Je gare ma voiture en bas et m'apprête, sous une chaleur écrasante, à gravir à pied le sentier de 250 mètres qui monte au mas. En face des tombes, j'entends bruisser dans les restes de feuilles mortes qui jonchent encore le chemin à cet endroit. Pensant que c'était un lézard, je continue mon chemin en regardant quand même où je pose les pieds. Grand bien m'en a pris, car entre mes jambes, s'est déroulée lascivement une de plus longues couleuvres vivantes que j'aie jamais vues ! J'ai poussé un cri primal qu'on a dû entendre de très très loin. Jacky et Colette ne devaient pas être chez eux, car ils ne m'ont pas téléphoné pour savoir ce qu'il m'arrivait. J'ai repris mes esprits et j'ai regardé la bête se réfugier tranquillement dans le lierre qui recouvre le mur de pierres sèches qui entoure les tombes. Ce qui m'a permis de prendre la mesure de la chose : autour de 1m50 !!!!!!!!!!

Quand je suis repartie à l'école, j'ai descendu l'appareil photo et j'ai tenté de débusquer l'animal, mais elle avait dû continuer plus loin, je ne l'ai pas retrouvée.
Du coup, comme j'avais l'appareil, je me suis arrêtée au pont des Abarines que je traverse quatre fois par jour pour canarder le Gardon qui serpente dans ses gorges. Et j'ai détesté les touristes qui se baignaient là en bas ! A qui j'ai eu envie de crier, rien que pour leur faire peur, "pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?". Bon c'est pas tout ça, je ne vais pas prendre Racine, il faut que je descende nourrir les chevaux. Je vais peut-être revoir ma belle couleuvre. Je l'appellerai Andromaque.

                         See you later alligator