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Ca coule de source
Jamais, depuis que j'habite ici, je n'avais vu la montagne dégouliner ainsi. Je ne te parle pas du grand ruisseau ni même du Gardon qui ont beaucoup monté (ici, on dit qu'ils "sont venus", ce qui me fait rigoler, car en anglais, "venir" ça veut dire jouïr, donc quand il pleut, les cours d'eau d'ici ont un orgasme en quelque sorte), non, je te parle des multiples sources qui habitent ma montagne et qui ont ressurgi des entrailles de la terre. Celles qui ont transformé MON ruisseau à moi en torrent et mes sentiers un rûs. De quel atavisme vient cette fierté de posséder, ou d'avoir l'illusion de possèder, une portion de cours d'eau ? Car ce ruisseau qui passe chez moi, j'en suis fière comme s'il charriat tous les ors du Gardon. Peut-être cela vient-il de l'importance de l'eau dans l'humanité pour se nourrir, boire, transporter les marchandises, faire tourner les moulins ... Bref mon ruisseau, quand il pleut, je vais quand même lui rendre visite et assister à sa rugissante jouissance. Ca c'était hier, on en est revenus trempés comme des soupes,
parce que la pluie, ça mouille.
Aujourd'hui, grand bleu, alors on y est retourné, et on a gravi la montagne à la recherche des sources qui ne réussissaient pas à se cacher au creux des roches.
Les chemins étaient encore inondés :
Mon ruisseau bouillonnait de tout son coeur pour le plus grand plaisir des poilus de toutes sortes
Pas mal comme thalasso, non ?
On continue la balade, en grimpant de source en source :
Et puis, pour s'essuyer ses pattes mouillées, rien de tel qu'un moëlleux tapis de mousse
See you later alligator
Tags : ruisseau, source, montagne, eau, grand
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