• C'était pas gagné

    Tu prends une jument pure race lipizzan de six ans, un peu (understatement of the year) caractérielle, laissée en friches depuis le mois de mai : pas montée, pas travaillée, pas pansée, même pas marchée en longe (les changements de prés se faisant au crouton de pain ou au seau de granulés....)

     

    Tu prends une cavalière plus très jeune, sortant de six mois de douleurs intenses, venant de se faire opérer, le bide mou, la cuisse flasque, le dos raide .....

     

    Et tu te dis que la rencontre est improbable, voire imprudente !

     

    Sauf qu'il fait trop beau pour continuer à se lamenter, et que la jument, soit on la remonte, soit on la bouffe. 

    Alors, j'ai décidé de la  .... remonter .... Te dire que j'étais pétrie de trouille est le second euphémisme de l'année.

    J'ai fait mon Robert Redford : après l'avoir attrapée dans son champ sans trop de difficultés mais avec un seau de granulés, je l'ai conduite à l'attache et au creux de son oreille, je lui ai murmuré : "tu as une belle vie ici, on ne te demande rien de pénible, une balade de temps en temps, tu manges bien et beaucoup, tu bois de l'eau de source, on te soigne quand tu es malade, j'empêche - au péril de ma relation avec lui - le maréchal ferrand te te mettre les roustes que tu mérites, on t'a acheté une gentille copine, j'ai renoncé pour le reste de ma vie, car tu me survivras sûrement, à faire des grasses matinées pour que tu sois nourrie tous les matins à la même heure, je passe une grosse partie de mon temps libre à réparer les clôtures que tu casses pour que tu puisses continuer à brouter de l'herbe plus ou moins verte, alors s'il te plaît, laisse-toi faire, et sois sage. Sinon, on te bouffe !"

     

    Eh bien figure-toi que j'ai réussi à la seller du premier coup, alors que d'habitude elle tire au renard, envoie promener le tapis, puis la selle, puis les deux au moins trois ou quatre fois avant que je puisse la sangler, elle a ouvert aimablement la bouche pour que je lui passe le mors,  alors que d'habitude je me démets l'épaule pour atteindre sa bouche tellement elle se dresse pour m'éviter, elle a tourné en longe dans le champ en obéissant au quart de seconde à tous mes ordres vocaux alors que d'habitude elle me traîne sur plusieurs mètres avant de se mettre sur le cercle, je lui suis montée dessus  sans qu'elle bouge, alors que d'habitude elle démarre à peine mon orteil gauche posé sur l'étrier et a fait une cinquantaine de mètres déjà avant que je puisse enfin m'asseoir sur la selle et chausser l'autre étrier et on a fait notre tour du Gardon entre le Pont des Ca****rds et P**an, avec à peine un ou deux écarts et aucune des voitures rencontrées sur la route emboutie par un coup de pied rageur.

     

    Quelques photos toutes pourrites prises avec le téléphone.

    Comme quoi, hein, faut jamais jurer de rien ....

     

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