Alors que je broutais tranquillement dans mon pré préféré, celui où il y a tous les coings qui tombent et que si ça continue comme ça, je les aurai tous mangés avant que le voisin de ma Cabrée (celui qui m'a récupérée avant hier quand je me suis échappée pour aller voir si ailleurs l'herbe est plus verte ...) n'ait eu le temps de faire des confitures ou de la pâte de coings (j'ai entendu dire ma Cabrée que c'était pas elle qui risquait de se mettre au fourneaux), alors que je broutais, disais-je, j'ai vu arriver la Cabrée et le Cabré junior d'un pas décidé. Enfin le pas décidé, c'était surtout elle, lui, il traînait derrière, la boîte noire autour du cou,  en maugrant vaguement quelque chose où il était question d'un Grand Prix, mais même pas à Vincennes, ça aurait pu m'intéresser, mais à Singapour ...

En ce moment, quand elle se pointe comme ça d'un pas décidé, je sais qu'elle mijote quelque chose de nouveau. Parfois ça m'énerve, ses trouvailles de Cabrée, mais c'est souvent assorti de gâteries et de gros câlins. Alors je finis par m'y plier. C'est mon foin, mon eau de source et les granulés qui sont en jeu, hein?

Or donc, elle entre dans mon pré, et me montre ça.
Elle me dit "eh oui, c'était le tapis de ta maman, maintenant c'est toi qui va le porter sur ton dos!"
Sur mon dos ? Ca va pas, non ? Et puis pourquoi pas toi sur mon dos pendant qu'on y est ?

Alors elle me dit : "c'est pas un méchant jaguar qui va te sauter sur ton dos, c'est un gentil tapis qui te fait des massages, regarde !" Outre le fait qu'elle me prends pour une neu-neu, je dois reconnaître que les massages au tapis avec l'odeur de maman, c'était pas mauvais du tout ! Et hop, ni vu ni connu, je me retrouve avec ce machin sur le dos.




































Ca avait l'air de tellement lui faire plaisir que je n'ai pas bronché, je me suis remise à brouter !
Et je l'ai entendue dire à Cabré Junior " je ne pensais pas essayer le surfaix aujourd'hui, mais comme le tapis est passé comme une lettre à la poste, on y va". Le surfaix ?
Et la voilà qui sort de derrière les fagots, un long machin qui sent aussi un peu comme maman. Et qu'elle m'explique qu'elle va me le mettre sur le dos et me l'attacher sous le ventre. Bon, pourquoi pas, si y a un susucre à la clé ?


Même pas mal, et puis ça a l'air de lui faire tellement plaisir, que je n'ai pas bougé une oreille, même pas quand elle s'est présentée à son avantage, pour me "sangler" comme elle a dit ! Si ça l'amuse ...

Elle est même allée me resangler de l'autre côté, parce que c'était trop lache, paraît-il et pour voir comment je réagissais de l'autre côté. Eh bien, comment voulait-elle que je réagisse ? J'ai attendu que ça se passe, voilà tout.

Et la voilà qui disparaît à nouveau et qui revient avec le mors !!!! Ca je connais, mais pour ce soir, j'en serais bien restée là, elle pas ! Bon, OK, je te le prends ton mors. Et pourquoi tu fais cette tête ? T'es jamais contente, toi ! Paraît que la muserolle est restée dessous ... C'est malin, moi je fais tout bien comme il faut, et elle, pour me remercier, elle foire le passage de la muserole !
Allez, on recommence, je suis de bonne volonté, je trouve ...


Et c'est le monde à l'envers, c'est moi qui suis censée prendre le mors et c'est elle qui serre les dents !

Et voilà, toute habillée, prête à partir ! Manque plus que la selle. La selle ? C'est quoi ? Me demande ce qui m'attend demain ?




Alors la Cabrée ? Heureuse ?
(oui, l'Autrichienne, heureuse !)



                                                                                                                                                    See you later alligator